Libérons les mots
Dans le cadre du projet région Rhône Alpes « libérons les mots », les élèves de CAP 1ECMS et CAP 1AS ont suivi une initiation au Slam encadrée par les Réfugiés Poétiques de Rillieux La Pape.
Le Slam dont le sens est littéralement « claquer les mots » en anglais, est une pratique inventée par Marc Smith en 1984 et importée en France dans les années 90.
Le slam ouvre un espace de libre expression et donne le pouvoir à la parole et à l’écoute.
L’artiste Grand corps malade l’a rendu très populaire en France.
En solo ou à plusieurs, les élèves ont donc fait claquer les mots, accompagnés par un Human Beat Box et ont exprimé avec talent ce qu’ils sont, désirent, ce qui les émeuvent, ce qui les écœure ou leur prend la tête…
Cet exercice leur a permis d’améliorer leur écoute, de respecter la parole des autres, de se sentir mieux dans leur corps, de travailler leur écriture, leur diction et leur expression à l’oral devant un auditoire.
Voici un texte écrit par Axel Larmet pendant ces sessions de Slam.
Un sacrifice
A 18 ans, il signe un bout de papier
Ce qu’il fait qu’il s’est engagé
Motivé par le sacrifice, l’amour et la gloire de sa patrie
Il n’attend qu’une chose, c’est de servir au Mali
Un pays de sable, de cartouche et de ration
Ce jeune militaire y est pour sa nation
Du sang, des larmes et des copains disparus
Dans cet endroit où le danger règne à chaque coin d’rue
Son chef arrive en lui disant :
« Ca y est mon grand, tu rentres au pays ! »
En arrivant, sa copine, son amour se jette dans ses bras
Et là, elle lui annonce qu’ils seront bientôt trois
Deux ans plus tard, le militaire repart avec le cafard
Sa femme et son enfant tendent la main pour lui dire au revoir
Second pas sur le sable
Le pays est encore plus ensanglanté
A peine arrivé, il veut déjà rentrer
Une reconnaissance qui va vite mal tourner
Une embuscade du pays qu’il essaie d’aider
Un par un, les soldats s’écroulent
Des flashs-back de sa femme le chamboule
Une balle transperce la chair et l’uniforme
Le soldat tombe d’une tristesse énorme
Sa femme en deuil
Aperçoit une lettre de l’état sur le seuil
Le pays que son mari voulait aider à tout prix
L’a privée de son mari à vie
Un héros de la nation s’est éteint
Bleu, blanc, rouge, ces couleurs resteront en son sein
Son enfant qui est la relève de demain
Attend d’être majeur pour assumer son destin
18 ans, à son tour, il signe un bout de papier…
Il signe un bout de papier..."